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Casbah Vie Traditions 2

  

         CASBAH, VIE ET TRADITIONS  -2-

 

               Ceux qui donnèrent le nom de CASBAH à la vieille ville, ont commis une erreure, car la CASBAH est en réalité le PALAIS DU DEY, dominant le vieille cité plus que millénaire.

        Mais qu'importe, joyaux architectural,  que le voyageur qui entre par bateau, peut admirer en arrivant à Alger, Vitrine de la Capitale, la cité Millénaire est elle destinée à disparaître à tout jamais du décors Algérois, mais surtout de la mémoires, si des mesures de réhabilitation à la hauteur de sa grandeur  et de son passé n'étaient pas prisent.Le Corbusier lui même fut émerveillé par la beauté pittoresque, mais surtout de son architecture. et une légende dit qu'Hercule, géant de la Mythologie Grecque, y construisit avec ses compagnons une muraille lors de son séjour dans cette ville.  Il est de notoriété que la construction de cette cité, restera toujours un mystère et une énigme en espérant que nos historiens, anthropologues résoudront .

   Plusieurs peuples, civilisations y apportèrent leur pières à l'édifice. Les numides, les phéniciens, les romains, les vandales, les arabes, les Musulman, les bénis Mezghena, à leur tête Bologhine ibn ZIRI fonda Alger vers la moitié du Xeme siècle AP JC, sur les ruines de l'ancienne ICOSIUM romaine, succédant aux phéniciens. Aprés la révolte berbère envers les romains, la ville resta muette jusqu'à l'arrivée des espagnols puis des  les turcs.

   Mais comme chaque Grandeur sa décadence, la Casbah ne dérogeat pas à la règle, et subit le triste sort des villes célèbres, mais à l'instar des autres nations qui ont tout fait pour la restauration et la préservation de leur patrimoine historique, le triste sort réservée à notre cité est irréversible.  Les carthaginois installèrent des relais pour leurs escales de leurs bateaux à la faveur qu'offrait la baie d'Alger tant par sa position géographique et sécuritaire de TIPAZA jusqu'à TAMENTFOUST.   Quand aux phéniciens, il n'urent aucunes peines à contruire la cité comptoir en raison de l'abondance des matériaux de construction qu'ils trouvèrent sur place.

    L'année 151O, vit les espagnols envahir Alger, dans le but d'une évangélisation du pays,  et pour prévenir toutes resistances, construisirent une forteresse du Penôn (amirauté d'alger), et à l'appel des notables d'Alger au sultan de Turquie pour venir à leur secours,celui-ci  répondit favorablement à leur demande.et les turcs chassèrent les espagnols en 1529, et restèrent pendant 3 siècles, avec tous les déboires que d'épanouissement. En plus du tremblement de terre de 1716 qui fit un grand ravage d'Alger, celle-ci subit plusieurs bombardement et attaques de flottes étrangères dites "chrétiennes" et surtout la coalition dirigée par Charles Quint, qui malgré sa flotte considérable, subit la plus grande des défaites et ce par la volonté du TOUT PUISSANT, et des légendes disent que le Saint Hommes "SIDI BOUGDOUR" jeta un sort sur cette armada, en brisant des marmites en terre cuite par terre, et à chaque fois que l'une se brisait, un bateau volait en éclat à cause de la tempête qui avait jaillit subitement et causa de grands dégats aux "croisés"

   Pendant l'occupation par les turcs, Alger devint une forteresse imprenable et repaire de corsaires qui écumèrent toutes les mers, et c'est pendant le règne de KHEIRREDDINE, que les trois ilots "pênons" faisant face à la ville, furent reliés entres eux avec les restes de le forteresses, et tous les captifs chrétiens étaient utilisés pour la construction de la grande rade, qui protegea la flotte turque, contre le mauvais temps. 

       Avec cette construction, les turcs bombardaient tous ce qui bougeait, s'adonnèrent à la rapine, au sabordages de bateaux, ce qui forcément attira la haine et le mépris et la convoitise des autres nations qui ont tout fait pour faire cesser cette situation, et aprés plusieurs tentatives, le corps expédionnaire Français débarquat à Sidi Ferruch le 14 jUIN 183O, car ayant utilisé l'espion Le capitaine BOUTIN et  la ruse, mais ce débarquement ne put réussir qu'au manque de statégie, de fanfaronnade des forces turques, et le 5 juillet 183O, le déclin de la vieille citée commençait."    Aprés le départ des Turcs et à leur tête de Dey Hussein, dernier souverain d'Alger, les français se mirent à tout saccager, piller, voler,et rien n'échappa à ces destruction, mosquées,palais,maisons, quartiers entiers, rayant de la géographie des pans entiers d'ilots, et apportèrent leur style urbanistique, et ce fut le premier déclin d'EL DJAZAÏR, avec son lot de Malheur.

    Le deuième déclin, surgit dés l'avènement de l'indépendance, les habitants de la Casbah, en grande majorité, déménagèrent vers les demeures dans les quartiers dits "plus chics", laissant par la même les leurs, à l'envahissement  à toutes sortes de "nouveaux arrivants" qui n'ont pas l'habitude de vivre dans la Casbah.

    Le troisième déclin vint de la politique de relogement en masse, des populations qui commençat à partir de 1971, et au lieu de détruire les maisons "irrécupérables" et pour d'autres par l'installation de surveillance constante des maisons dites réccupérables, d'autres arrivants occupèrent les maisons vides, et certainement avec la complicité ou la passivité des autorités compétentes chargées du suivie des opérations, ce qui a eu pour résultat une plus grande destruction de la Casbah encore plus grave.Le manque d'entretien, les infiltations d'eau, soit par les pluies, soit par l'utilisation abusive de l'eau par les habitants, ont favorisés et provoquées l'effondrement de maisons entières. 

      Sous la domination turque, la ville fut protégée par des remparts, et mes recherches m'ont amenées à ce qui suit :

        Une légende plus ou moins farfelue,  rapportée par  Stéphane GSELL  lui même puisée dans les textes de SOLIN, dit que  lorsque HERCULE traversa cette région, vingt de ses compagnons l'ayant abandonés, édifièrent une muraille, et pour que personne d'entres eux ne prenne la paternité de cette ville, ils lui attribuèrent le nom de "EL KOSI" qui veut dire en grec " VINGT", et ce fut le premier nom connu donné à Alger. Le nom d'ICOSIUM apparut vers l'an 25 Av JC, sous le règne du roi JUBA, et ce sont certainement les romains qui donnèrent ce nom prononcé en deux parties, le "I" pour ile, comme nous le trouvons sur certaines iles du bassin méditérannéen, IBIZA, IBOSIM dans les baléares, INOSIM, au sud de la sardaine, IRONIM, dans le détroit de Sicile.KOSIM, qui veut peut être dire Oiseaux ou Epines, et vu l'importante présence de mouettes sur ces iles, ce qui a vu apparaître le nom  d' "IKOSIM" puis plus tard romanisé pour devenir "ICOSIUM" , l'ILE AU MOUETTES"nom qu'on trouve dans tous les écris romains.  La muraille entourant la vieille ville, consolidée  pendant l'occupation turque d'EL DJAZAIR par  HASSAN Agha puis par HASSAN PACHA,  et l'ouverture comme disent certains  de cinq portes et d'autres affirment qu'il y en avait six.

             - Bab Djeddid (porte neuve) construite au XVIème siècle, par où entra l'armées française le 5 juillet 183O, et détruite vers 1866

             - Bab Azzoun, la porte historique d'Alger ou le français Pons de Balader, porte étendard des Chevaliers de Malte,dépité, car n'ayant pas pu prendre ALGER, planta rageusement sa dague en criant "NOUS REVIENDRONS"

             - Bab el B'Har (la porte de la mer) au dessous de la Mosquée de la Pêcherie

             - Bab D'Zira, (la porte de l'ile) aux abords de l'Amirauté, détruite vers 187O

             - Bab El Oued, (porte du ruisseau) aux abords du Lycée Emir Abdelkader, et détruite vers 1841

             Certains historiens affirment qu'il existait une autre porte, appelée Bab Sidi Ramdane, prés de la mosquée du même nom, qui donnait vers l'actuel cimetière d'El Kettar, mais qui n'avait pas une grande importance.

             Il est évident que la position géographique et stratégique de ces portes avaient une trés grande importance aux yeux des turcs, qui une fois la nuit tombée, étaient fermées et personne n'était autorisé à sortir ni à entrer dans la ville. Par ailleurs toute personne ne résidant pas dans la vieille cité, devait obligatoirement la quitter sous peine d'emprisonnement ou autre.

  Pendant le règne de la Régence, El Djazaïr fut un repaire de corsaires qui écumèrent toutes les mers et interdisant toute navigation en mer méditerranée aux flottes étrangères non liées par des traités. Les villes côtières espagnoles pâtirent de leurs violentes attaques imprévisibles et soudaines. Ils s'adonnèrent à la rapine, aux butins et à la rançon,et aucune école, ni centre d'apprentissage de métier ne fut crée, et la preuve que malgré leur présence pendant plusieurs siècles, aucune "preuve culturelle" au sens propre du mot ne fut trouvée, encore moins la "langue" turque, en dehors de l'arabe qui existait déjà avant. Peut être qu'il reste encore quelques mots désigant des objets ou des vêtements sans plus.

     Une fois établi et devenu maître en terre ALGERIENNE, en neutralisant par la repression toute fronde et rebellion nationaliste, l'occupant s'empara de "khazinet El Beylek" sequestra et transfera en France tout l'arsenal de défense d'EL DJAZAIR, dont le prestigieux canon "BABA MERZOUG", pièce d'artillerie maîtresse des TOMBADJIS,(canoniers), qui se dresse jusqu'à présent, à l'air libre sur l'un des quais du port de la ville de Brest, et pour accentuer soit disant "l'humiliation" envers l'ALGERIE, les français y ont déposé un "coq" sur la bouche de ce canon, probablement en punition de ses prouesses.

     D'autres pièces de défense et non des moindres, sont actuellement exposés sur la places des Invalides à Paris, mais sans aucune indication, ni plaque pouvant orienter le touriste aussi bien local qu'étranger de la provenance de ces canons, et peut être que la france toute "supérieure" qu'elle soit, a t-elle peur de son histoire et de son passé peu glorieux envers l'Algérie ainsi que d'autres pays d'Afrique, et l'histoire retiendra que la France, détentrice de la déclaration des droits de l'homme, championne de la lutte de la contefaçon, a commis un acte "contraire" à ses principes, à savoir "dépatiser" le canon "BABA MERZOUG" pour lui donner le nom de la "CONSULAIRE" en hommage au soit disant "massacre" du Consul de France le père Levacher, qui est un mensonge aussi grand que la france elle-même, car la réalité étant que cet homme de culte, en même temps diplomate, a dévié de sa vocation d'origine, et a été surpris entrain de transmettre des renseignement à Duquesne, ennemi ayant bombardé Alger, aidée par la flotte du maréchal d'Estrées, causant par la même la mort de plusieurs milliers de morts,  mais je laisse les historiens français en face de leur conscience et responsabilité pour enfin rétablir les vérités.Je n'omettrais pas de signaler que d'aprés des historiens français même, les envahisseurs ont pillés le trésor Algérien et l'ont transporté en métropole à l'aide de bateaux tels que : Le Marengo, Le Duquesne, le Scipion, dont les montants approximatifs sont :

     - 7212 Kg d'or, 1O87O4 Kg d'argent, 3O OOO fr en monnaie or et bijoux, 30 OOO Fr dans les appartements du DEYS, sans compter l'or, l'argent et beaucoup de bijoux, détourné par des soldats.     -

    Pour justifier son occupation à l'endroit des nations éprises de justice et de liberté, désaprouvant cette agression, la France invoqua son humanisme pour libérer un peuple spolié et asservi par les otthomans. Pour détruire la personnalité de la population algérienne et la détourner de sa foi musulmane, des missionnaires se chargèrent de prêcher les bienfaits qu'apportera la France.    Mais des nationalistes éclairés avaient battu en brêche ces projets machialéviques, en créant des écoles coraniques, des médersats, telles qu'ECHABIBA, ERRACHED,ECOLE CHAMA, DAR ESSADAKA, des espaces culturels tel que le NADI ETTARIQUI, qui avaient cette double vocation, c'est de contrer et s'opposer à la francisation du peuple et celui d'un enseignement politique et nationaliste.

   Parler de la Casbah sans énumérer ses mosquées, dont un grand nombre a été détruit par l'envahisseur, ses lieux de cultes, de savoir, de cultures chargés d'histoire, serait trahir le passé, et a ce sujet, le Dr Mohamed BOUTALBI, a pour son diplôme de Sociologie, a bel et bien dressé un inventaire assez éloquent sur les destructions de ces mosquées, et sur un nombre impression de celles-ci, quelques unes sont encore présentes dans la casbah, et je citerais :

   DJAMAA EL KEBIR, (la grande mosquée) comme son nom l'indique, construite en premier lieu au XIème siècle, et vers l'an 1324, le roi de Tlemcen ABOU TACHEFIN, ordonna de rajouter un minaret.

   DJAMAA EL DJEDDID, (mosquée de la pêcherie), construite en 1660, par la contribution caritative de toute la population autochtone, avec une inscription : "QUE DIEU ARRËTE SES REGARDS SUR LES SOLDATS VICTGORIEUX ET DONNES A CHACUN MILLE RECOMPENSES"

    DJAMAA SAFIR, construit en 1534 par SAFAR BEN ABDALLAH, et réaménagé par BABA HASSEN en 1791.

    DJAMAA SIDI RAMDANE, mosquée ayant exister bien avant l'arrivée des turcs, appelée d'ailleur à l'époque, DJAMMA DE CASBAH EL QUADIMA (MOSQUE DE L'ANCIENNE CASBAH)                                                                  

    DJAMAA SIDI ABDERRAHMANE BEN MOHAMED BEN MAKHLOUF ATTAALIBI, de son vrai nom IB N ZEID IBN MAKHLOUF ABDERRAHMANE ATTAALIBI, Patron d'Alger, contruit en 1696, sur l'emplacement même de son tombeau, décédé en 1471, mais depuis longtemps, aucun office religieux n'est célébré, conformément au Hadith de notre Prophète MOHAMED (que la prière et le salut du SEIGNEUR soit sur lui)

    Nous retiendrons aussi, que AHMED BEY DE CONSTANTINE, fut interné en 1848 à Alger, et enterré à SIDI ABDERRAHMANE aux cotés de OUALI DADA et SIDI MANSOUR, dont les sépicultures y ont été transférées en ce lieu par les forces colonialistes.

     DJAMAA SIDI M'HAMED CHERIF, contruit prés de la tombe du saint homme, décédé vers1541

     DJAMAA SIDI ABDELLAH, autre modeste mosquée trés ancienne.

     DJAMAA KETCHAOUA, construit en 1436, par la tribu REBAI, agrandi sous le règne de la Régence d'Alger et reconstruit en 1794 par le DEY Hassan PACHA, et beaucoup reste à dire sur cet ouvrage.

     DJAMAA ALI BETCHINE, construit par Ali BETCHINE (de son vrai nom Piccinino PUICCINI) en 1622, et l'histoire dit que cette mosquée fut dédiée par son promoteur à la princesse LALAHOUM, fille du sultant BEN ALI, afin de lui prouver sa reconversion à l'ISLAM, condition préalable posée par la dulcinée à son courtisan, pour convoler en justes noces avec  elle. A l'origine, une belle fontaine publique, que les riverains nommèrent AIN ECHARAAH, (fontaine de la rue) scellée au bas de la façade de la mosquée, est venue l'agrémenter.

     DJAMAA EL BERRANI, datant avant 1653, restauré par le DEY HUSSEIN. Cette mosquée étant située en dehors de la vieille ville, permettait aux "ETRANGERS" (les berranis) de faire leur prières, étant donnée que les portes étaient fermées en général pendant lles offices du matin (EL FEDJR et de la nuit EL ICHAA)

     MOCELLA SIDI BEN ALI, lieu de prière exigûe, cotoyant les tombes des deux princesses.

    La population CASBADJIE, combien même hétérogène et pluriculturelle, était exemplaire à tout point de vue. Elle formait une seule et unique famille pendant la colonisation et vivait en symbiose. Cette communauté profondément croyant et pratiquante, bannissait toutes idées rétrogrades, sectaristes ou régionnalistes.La solidarité était agissante, les moments de joie et de douleur étaient partagées par tous. Les ascendants en âge avancé étaient pris en charge le plus naturellement par leur progéniture, car la maison de vieillesse n'était dans le vocabulaire de la population. Même  les autres personnes agées, sans famille ou sans descendance étaient socialement assistés jusqu'à la fin de leur jour.

    Les rues bien propres, biens entretenues, grouillées d'un monde tout en couleur, où le chéchia, le gilets, la montre à gousset dont la chaînette pendait au veston, le chech teinté de couleur jaune ou de blanc immaculé, la djellaba et le burnous, redoubler de rivalités. Les fait divers étaient rarissimes, et le respect mutuel et profond était un des commandements de la culture citadine.

     Pour l'eau potable, le porteur d'eau, figure emblématique de la CASBAH, indispensable dans la vie de tous les jours, considéré comme partie intégrale de la famille et la vie sociale, appelait EL BISKRI, en raison de son origine du SUD ALGERIEN, installé depuis plusieurs générations, ainsi que beaucoup d'autre de sa région, ramenait l'eau dans des grandes cruches en cuivre, certainement héritées du père, du grand père et peut être plus, contre une pièce d'argent trés minime. Ce personnage légendaire, connut et surtout respecté de tous, commençait sont travail trés tôt le matin, faisait le va et vient entre la fontaine publique et la maison, déversée sans gachis, le contenu de ces deux cruches de 15 litres chacune, dans des grands récipients prévus à cet effet, et sauf événement spécial, chaque maison se contentait de cette quantité pour toute la journée ou plus, car la valeur de l'eau était considérable dans le coeur de tous les CASBADJIS, aucun éxés n'était vu ni toléré, malgré sa gratuité.

    On ne peut parler de propreté sans évoquer les fameux bouricots, qui à partir d'une heure du crépuscule, défilait les uns derrière les autres, et parfois sans leur guide, et comme des automates, chacun d'eux s'arrêtait là où il doit s'arrêter, et le préposé ramassait les détritus sans laisser aucune trace en donnant un coup de balais, et personne encore moins les enfants trés souvent turbulents, ne taquinait en aucun cas ces animaux précieux pour ce noble travail de nettoyage, et les habitants respectaient scupuleusement les heures de ramassage des ordures, et la maitresse de maison veillait au grain pour ce respect.

    Et une fois par semaine, les rues étaient nettoyees à l'aide de lance à eau de mer, et ce le matin dés l'aube, et tout le monde attendait le ruissellement de l'eau déferlant les escaliers, et les femmes aidaient cette opération en bouchant les égouts à l'aide de vieux sac en jute, pour empêcher l'eau de s'engouffrer, et lui permettre d'avoir cette force d'entrainer avec elle tous les détritus aussi minimes soient ils, vers la rue Amar Ali (ex-randon) Abderrahmane ARBADJI (ex-marengo) rue de la Lyre ou rue de Bab El Oued., et là, d'autre préposés se chargeaient aussi du ramassage de ces détritus.

     Je ne peux oublier le marché principal de la CASBAH,que le CASBADJIS appelaient "SOUK DJAMAA LIHOUD" (marché synagogue) en raison de la séquestration de la Mosquée BENFARES, puis son affectation au culte JUIF juste aprés l'occupation. Ce marché joua un rôle social de premier plan, car c'était réellement le "MARCHE DES GUELLALLINES" (marché des pauvres), tout le monde pouvait acheter ce qui lui fallait pour sa modeste marmite à des prix abordables et en quantitée désirée, il arrivent parfois que le marchand de légumes ou fruits faisait un geste pour donner un peu plus à ce client de faible revenues, car comme cité plusieurs fois, la culture du PARTAGE était DE RIGUEUR, et le RADIN était toujours mis à l'index avec en plus une sorte de QUARANTAINE, car comme disaient tous les "ANCIENS" le "MONDE TOURNE"

     On voyait le garde champêtre passer vers les 11HOO du matin, faire sa tournée chez les marchands de sardine avec son fameux Bidon d'eau mélangé avec du Crésyl, pour arroser toutes les marchandises invendues à cette heure-ci, car il estimait qu'elles ont dépassées leur temps de "FRAICHEUR", et c'est la raison pour laquelle, ces vendeurs offraient ce qui restait aux gens démunies.

     Personne ne trouvera ailleurs qu'à La CASBAH autant de boulangerie, avec four à pierre, chauffé au bois et parfois au mazout, et plusieurs sorte de pains y étaient confectionné, surtout le pain "BOULOT", que les habitants appelaient "KHOBZ EL MIZAN", car, tous les boulangers sans exception, vendaient des morceaux de pain aux clients démunies, qui n'achetaient que ce qu'ils avaient besoin de manger, car ils n'avaient pas de quoi acheter un pain entier, ou de ne pas jeter ce qu'ils n'avaient pas consommés.

      Pour les cérémonies de MARIAGE ou de CIRCONCISION, La famille, les voisins et les riverains étaient tous concernés par les préparatifs.  Chacun d'eux mettait la main à la pâte, surtout les femmes, qui bien avant les festivités, commençait en premier lieu à rouler le couscous, dans les grandes "SAHFA", ainsi que la "M'QUETFA" nécessaire à la chorba,  pour ensuite les mettre à sécher toujour sur cette terrasse et même celle des voisins directs. Puis aussi bien les femmes, les jeunes filles et toujours sous la direction de la DOYENNE de la maison, préparaient les gateaux pour la circonstance, car il n'est pas question de le acheter chez des patissier, car honte à une famille qui ne confectionne pa ses propres gateaux ou autres pâtes.

      Les garçons étaient aussi concernés par ces préparatifs, car ils devaient acheminer les grands plateaux de gateaux cru, chez le boulanger du coin, et ce à partir de 15HOO environ, car à cette heure là, le four ayant une "douche chaleur" qui ne les brulait pas, et aprés cuisson, il n'était pas question qu'il en manque un, sinon gare à la vieille, mais comme celle-ci avait toujours cet esprit et culture de "BONTE", elle donnait toujours quelque chose à ces enfants, qui étaient tout content d'avoir un gateau, une petite pièce. Et une fois de retour, et aprés vérification ou enrobage de sucre ou de gélatine pour certains gateaux, ceux-ci ont soigneusement rangé et bien gardé, et ne sortiront que pour la fête elle-même.

      Le jour de la fête ou des fêtes, les femmes étaient conviées pour l'aprés-midi, pendant laquelle la mariée "EXPOSE" toutes ses belles toilettes, aidées bien sur avec la future belle-mère et belle-soeur, et bien sur des membres de sa propre famille, et bien sur , café, thé, limonade, "cherbet" (jus), gateaux étaient servis, et que ce soit femmes ou hommes, tous les invités avaient un mouchoir bien propre pour cacher ces gateaux, et les emmenés chacun dans son domicile, afin de les "PARTAGER" avec le reste de la famille, et il n'était pas question de manger, mais de "GOUTER" Une quaadate était en général organisé où excellaient une des  meilleures "CHEIKHETTES" telles MERIEM FEKKAI, FADELA D'ZIRIA, LATIFA, pour ne citer que celles-là régouissaient la gente féminine.

   Pour les hommes, un diner simple était servi, composé d'une chorba et d'un couscous avec un bout de viande et parfois  le couscous seul,  et une soirée  musicales, pour celui qui en avait les moyens, était  animée par l'un des  maître de l'époque et à leur tête, HADJ M'HAMED EL ANKA, le premier créateur du "CHAABI ALGEROIS", HADJ M'RIZEQ, roi du AWZI, HADJ MENOUAR, KHELIFA BELKACEM, égayent les invités jusqu'au petit matin, et obligatoirement avant l'appel à la prière de l'aube "EL FEDJR", car le respect de la religion était sacré chez tous. Aprés la fête, la vie reprend son cours, excepté pour la mariée qui doit se faire découvrir sur la terrasse, dans ses meilleurs jours, et exhiber toutes ses toilettes,  où tout le voisinage guettait la moindre imperfection pour alimenter des papotages  interminables.mais sans méchancetés, car faisant partie des distraction de cette communauté féminine recluse.

    Dés le mois de Chaâbane, les demeures de la Casbah étaient nettoyées de fond en comble en prévision du mois sacrée de Ramadhan. Les pans des murs étaient entièrement chaulés, et durant cette période, les marchands de chaux brute, réalisant leur meilleur chiffre d'affaire, malgré le manque à gagner dû au courage des vieilles femmes qui trouvaient l'occasion de joindre l'utile à l'agréable à aller s'approvisionner aux prix d'usine, et parfois gratuitement de cette denrée hô combien nécessaire, et toujours accompagnées de leurs petits enfants, à la carrière '"JAUBERT", pas trés loin de la CASBAH.

    Les terasses ornées de pots de fleurs où "KH'DIOUDJ" (géranium) "H'BEQ" (basilic) "BEGONIA", " JASMIN" "FELL", étaient roi, et il n'était pas obligatoire d'avoir un jardin, des pots en terre cuite, et parfois des vielles boites de conserve, assez grande quand même, suffisaient pour la plantation de toute ces variétés de fleurs. On pouvait trouver aussi, un petit citroner, une treille de raisins, ou simplement de verdure planté dans un grand demi-fût, ramené la plupart du temps du port d'Alger, par le chef de famille, ce qui nous prouve que le QUASBADJI, était un fou "amoureux" de la nature, et surtout ce qui était beau, et pouvait agrémenter ces terasses, qui faisaient aussi office de séchoir collectif par excellence du linge, de la laine ou de toutes sortes de produits comestibles, pâtes et aliments destinés à la conservation notamment, des olives, anchoix, tomates, poivrons, piments, viandes salées, car le réfrégirateur n'existait presque pas, encore moins le congélateur.

  Ces terasses, lieu de rencontre des femmes de la maison ainsi que des maisons mitoyennes, car un simple muret de quelques centimètres les séparaient, étaient animées juste aprés la prière de l'aprés-midi "EL ASSER", les unes "torréfiaient" le café vert à l'aide du HAMMAS, "torréfacteur au feu de bois", les autres se donnaient à coeur joie aux papotages. L"édification des maisons de la vieille ville en étages avec une vue superbe vue, complètement dégagée vers l'Est sur la baie d'Alger, leur permettant par la même d'admirer la mer et les mouvements fréquents des bateaux dans la rade d'Alger et par beau temps, pouvaient aussi admirer la pointe du Cap TAMENSFOUT (cap matifou) et les montagnes en arrière plan, et vers le nord la basilique "Notre Dame d'Afrique".

  Cet espace était propice aux jeunes filles pour côtoyer leurs ainées pour l'apprentissage de la couture, de la borderie, du tricotage et des fondamentaux des bons usages.Vu que les terasses n'étant pas abritées, pendant la journée de pluie, le linge était séché à l'aide de la "BEKHARA" sorte de séchoir fait en latte de bois ou de fer, qu'on mettait sur le seul "NAFEKH" (kanoune, foyer à chabon de bois), surtout pour les mamans en charge de bébé, pour faire sêcher surtout les langes, car la "couche pour bébé" n'existait pas.

   Parler de la Casbah, c'est évoquer les "SKEMPLA" (plateau en cuivre monté sur petits pieds) richement garnies de "BEQREDJ" cafetière, de "BERRED" (théière) de M'RECH (embaumeur) rempli d'eau de fleur d'oranger, sans oublier bien sur la "QUOLLA" (gargoulette) d'eau et la "BOQUALLA" faisant office de verre, et bien sur l'inévitable fleur de jasmin flottant sur l'eau fraiche, ainsi que le pot de "H'BAQ" (basilic). Cette "SKEMPLA" garnie aussi de différents gateaux trés humbles, telle que la fameuse "M'TEQBA" fourrée ou non de dattes, GRIOUECHE, (gateaux au miel) ou simplement de pain grillé, et l'important n'était pas la richesse des denrées, mais la Grande Richesse du Moment qu'on partage entre voisins, amis et toujours, l'invité devenait le familier non pas de la maison, mais de tout le voisinage, et combien d'invités, attirés par cette ambiance, cette chaleur humaine, ce partage non de richesse, car la plupart des familles étaient trés modestes et même pauvre, mais le partage des "INSTANTS PRECIEUX", sont revenus et même ont élue domicile à la CASBAH.

   Parler de la CASBAH, c'est évoquer les longues soirées de "RAMADHAN" entre femmes, entourées d'enfants, petits-enfants, attentifs aux "M'HADJIATTES" (contes) où DJEHA, le jeu de BOQUALATTES (devinettes) et épopées de notre prophète MOHAMED (que la prière et le salut de DIEU soit sur lui), et ses compagnons (khoulafas errachiddines) (que DIEU les agré).

   l'arrivée d'un nouveau né, ne nécessitait pas souvent l'intervention d'une sage femme (el quabla)ou d'un transport à l'hopital, car la doyenne de la maison ou du quartier (el houma) s'en chargeait soigneusement, et les souffrances de quelques instants, cèdent la place à la joie générale, et aussitôt la "TAMINA" (semoule grillée au miel, eau de fleur d'oranger et canelle) était distribuée accompagnées souvent de "CHERBET" (eau citronnée, ucre, canelle et eau de fleur d'oranger), et toutes les femmes se bousculent pour porter le bébé qui devient aussitôt le "MAAZOUZ" (le préféré) de toute la maison, et si par hasard la maman n'a pas beaucoup de lait dans ses seins, toutes les femmes sans exceptions qui en sont pourvu, donne la tété avec une grande  ferveur, créant par la même des liens indestructibles, sans oublier que par ce geste les propres enfants de ces volontaires, offrent un frère ou une soeur à leurs propres enfants.

   Parfois des disputes de femmes jaillissent dans une maison, ce qui donne un certain charme à la vie quotidienne, mais celles-ci ne durent en général que quelques instants, car la doyenne de la maison est là pour s'interposer par sa sagesse, pour remettre de l'ordre, et l'effet de colère passé, la raison reprend vite ses droits, et pour la plupart des cas, les hommes ne sont même pas au courant de ce qui se passe, et si c'est le contraire, chaque mari demande à son épouse de se reconcillier au plus vite avec sa voisine, car le voisinage au sein d'une maison de la CASBAH est une chose des plus sacrée d'une part, surtout dans notre religion, et plusieurs "HADITHS" de notre PROPHETE MOHAMED (que la prière et le salut de DIEU soit sur lui) reccommande le bon voisinage.

   Les fêtes religieuses sont fêtées avec une grande ferveur par tous, et c'est dans ces moments là que l'entraide cordiale aux nécessiteux connue et reconnues au QUASBADJIS trouve toute sa noblesse, le pauvre ne se sentait pas pauvre, car tous avaient cette tradition qu'est de "partager", et aussi humble soit il, le "CASBADJI" aimait partager.

    La CASBAH où proliféraient les cafés maures, qui étaient en fait des forums, lieux de rencontres. Berceaux de la culture, du Nationalisme et du "CHAABI" (chanson populaire), chaque "CHEIKH" y élisait domicile dans l'un de ces lieux devenus par la force des choses célèbres, où ses admirateurs et passionnés par son style se donnaient rendez-vous chaque soir aprés une journée de dur labeur. Des liens d'amitié solides s'établissaient, et parfois donnaient lieu à des alliances (mariages), associations commerciales, culturelles, sportives etc.... et les plus célèbres de ces cafés sont

   QUAHWOUET F'NARDJIAS (le café des allumeurs de réverbères), situé à l'angle de la rue Pompeï et rue AMAR Ali (ex-randon), était le lieu de rendez-vous de ces hommes, qui dés le crépuscule ou l'aube, et avec une ponctualité d'une extrême rigueur, se faufilaient d'un pas cadensé dans les ruelles de la CASBAH pour soit allumer soit pour éteindre ces réverbères utilisant le gaz pour  l'éclairage de la médina, qu'ils connaissaient mieux que quiconque ar habitude. Une salle attenante servait aussi de remise pour les instruments de musique des "ZARNADJIAS" (flûtistes) et le plus célèbre reste sans contexte Boualem TITICHE, roi de la ZORNA, figure emblématique d'Alger, accrochait un tambourin pour qu'il serve de repère à tous ceux qui voulaient le solliciter pour des festivités.

   Je signalerais que ce café a vu défiler des grands personnages entrés dans l'histoire du nationnalisme et de l'éducation musulmane tels que Abdelhamed IBN BADI, TAYEB EL OKBI ainsi que plusieurs de leurs compagnons.

    QUAHWET BENKANOUN, située rue AMAR Ali,dont la fenêtre donnait sur la rue d'Oran, célèbre par la présence de ami BENKANOUN ABDERRAHMANE dit DAHMANE, éminent rebouteur, qui a eu à soigner des dizaines de personnes sans aucune distinction et à la grâce de DIEU, sans oublier les sportifs de l'époque, et toutes les blessures y sont passées, telles que foulures, entorses, frature des os,déboitements etc.. et celui-ci "opérait" dans la prénombre d'un coin retiré, loin de la cacophonie des joueurs de cartes ou domino, où une grande fenêtre favorisait l'aération.

     QUAHWET L'AARICH (café de la tonelle) situé à l'angle de la rue PorteNeuve et la rue El Kinaï, où des Militants Nationalistes de la première heure du déclenchement de notre Glorieuse Révolution, se réunissaient, convaincus que l'indépendance de l'ALGERIE, ne pouvait s'arracher que par la lutte armée, quelque en soit le prix.

     QUAHWET MALAKOFF (café Malakoff) situé entre la rue du Vieux Palais et la rue de Bab El Oued, vivier des "Ckheikhs" (maitre), et des puristes, acquis par le maitre inconstété du "chaabi" El Hadj M'hamed EL ANKA, puis cédé à Hadj Mokrane ISTITENE Dit "Hadj STITI et Hadj M'RIZEQ, puis repris par El Anka, lieu privilégié d'artistes et de mélomanes, était le lieu de rendez vous par excellence de la crème algéroise, source qui a permis à El Hachemi Guerouabi, Abderrahmane AMRANI dit Dahmane El Harrachi, Boudjemaa El Ankiss,  de s'aguerrir aux rudiments de la musique chaabie, à l'ombre des gardiens du temple de ce genre musical typiquement Algérois.

      QUAHWET TLEMCANI, (café du tlemcénien) dans le quartier de la MARINE,proche de la grande Mosquée dominant l'amirauté, le port et la passe d'Alger, avec vue sur le Cap Matifou et la chaine de montagne de l'Atlas Blidéen, d'où les éffluves de la brise marine viennent chatouiller les narines, en plus de l'odeur du thé à la menthe et du café, était aussi un lieu de référence de l'élite Algéroise de tout bord, où se mélangeait toutes les générations, lieu de dulture et d'échanges, où la plupart des discussions tournaient autour de la religion, la politique, les affaires familiales ainsi que la culture.

       QUAHWET EL BAHDJA (café El Bahdja) surnom donné aussi à Alger, lieu de rencontre des "algérois", d'artistes et de sportifs en tous genres. Lieu d'animation de soirées musicales chaabi bien sur, qui conserve toujour cette vocation.

       QUAHWET "EL HILLAL" (café de la lune) qui a une certaine époque, était le lieu de rencontres des yéménites installés à Alger depuis longtemps, venaient ici pour s'enquérir des nouvelles du pays de leurs ancêtres et de la famille restés sur place.

        QUAHWET LAHDAYED, dit Quahwet Boualem LAHDAYEDE, surnomée ainsi en raison de la proximité des rampes d'escaliers en fer, était le lieu privilégié des jeunes de la CASBAH, favorisé par la proximité du Cinéma "NEDJMA" dit cinéma "DRODJ ENNAOURA", (escalier du manège). Ce café était fréquenté aussi par le genre "hozi" et surtout servant aussi de siège moral de l'équipe de foot ball du Nadi Club Musulman d'Alger, où ont évolués les Saïd AMARA, Kaddour BOURKIKA (martyrs de la révolution), ainsi que les Aouadj Mahieddine, Mohamed BENAMARA, KAHL EL GUERBA, Djaffar EL HACHIMI, BADEGA, SAADI, KOUFFI, BACHTARZI et OUARGLI et a leur tête KARBICHE Djaffar, ancien wattman a la société TRAMWAYS ALGEROIS.

   QHAHWET EL GHETTAS, (café du plongeur) ou  CAFE DES SPORTS situé a la rue HADJ Omar (ex-bruce)  la base Casbah, là où la chanson écrite par Cheikh Nourreddine et interprétée par HADJ M'RIZEQ, louant le MCA, a été le témoin du passage de plusieurs générations de sportifs et d'artistes non des moindres. Ses murs extérieurs faits de mosaïque, laissaient apparaître des figures deux Boxeur face à face, un Footballeur et un Cycliste, sports de prédiléction de l'Algérien.

    QUAHWET LAHBAB (café des amis) ou CAFE ISMAILLIA, à coté de Dar AZIZA, Bent SOLTANE, où KHELIFA Belkacem et Hadj M'NOUAR, Mohamed MAROKENE, y ont animés des longues soirées

    QUAHWET EL MEDERSA (café de l'école) au fond de la rue ARBADJI Abderrahmane (ex-marengo), à proximité de la Medersa BEN CHENEB et SIDI ABDERRAHMANE, lieu de rencontre des nationalistes (watania) du PPA, du MTLD, tel que MESSALI El Hadj, Mohamed KHIDDER, ABANE Ramdane,.....etc...

   QUAHWET ECHAANBAS, situé à la rue de la Casbah à la hauteur de Sidi Ramdane, était le point de ralliement des oasiens qui faisaient partie de la corporation des agents de nettoyage et d'assainissement de la Casbah, et avait pour honneur d'accomplir convenablement leur tâches hô combien noble, et toute la population de la CASBAH la leur rendait bien en les gratifiant à chaque occasion.

    D'autres cafés non moins célèbres, avaient leurs habitués et leurs anonymes, tel que : Quahwet Bouzourène à Bab Djeddid, Quahwat Batna à la place "AMAR Ali"( ex-place rabin Bloch), Quhwet ZIDANE à rue Médée à hauteur de la rue de la Grenade, Quahwet Maroki, à la rue Bleue, Quahwet Ezzine, place BOUZRINA (ex place de la lyre). Tous ces lieux ont emporté avec leur disparition tant de secrets. 

     Le cinéma NEDJMA ou le Cinéma "DRODJ ENAAOURA" (le cinéma des escaliers du manège), unique salle dans le coeur de la CASBAH, était réputée pour la projection de films arabes, et à cette époque que le spectateur vit Mohamed Abdelwab, Faten Hamama, Mahmoud El Melidji, Kamel Echanaoui,Choukoukou et surtout Smail YASSINE, les films indous avaient une grande place dans la fréquentation, mais c'est surtout les westerns américains qui avait la côte, sans oublier aussi ceux de guerres, Tarzan, et aussi les dessins animés qui faisaient la joie des bambins en jours de fêtes.

      Si les prix des places étaient les moins cher sur la place d'Alger, ce n'est pas tous qui pouvaient se permettre d'en payer le montant, et si pour certain la débrouille était à l'honneur pour entrer à la barbe du préposé au contrôle, qui savait finalement que ces derniers n'avaient pas le sous, et comme AMI SAID avait un grand coeur, car il connaissait pratiquement tous les enfants de la CASBAH, et était au courant de la situation sociale de leur famille, il laissait faire comme si rien n'était.

       D'autres enfants plus agés, se procurait de l'argent en vendant des illustrés, dont les jeunes et les moins jeunes en rafolaient. Ce pôle inspirait bien les amateurs de bandes dessines qui en improvisaient un véritable bourse, Buck John, Kiwi, Rodéo, Hakim, Bibi Fricotin, Tintin, Névada, Pipo, Mickey, Pépito, Météore, pour ne citer que ceux-là, insperaient leurs lecteurs et les faisaient rêver.

       Parler de la CASBAH, c'est parler des BAINS MAURES, chauffés tous au Bois, bien astiqués, faisaient partie intégrante de la vie sociale de la médina. Ouvert juste aprés la prière de l'aube "EL FEDJR", ceux-ci ne fermaient qu'aprés la prière de la nuit "EL ICHAA" et des horaires fixes sont aménagés pour les hommes et les femmes. En général, les hommes prenaient leur bain "hebdomadaire" soit le matin entre 5H00 et 10H00 ou le soir entre 18H00 et 22HOO, et pour cette gente, ils trouvaient tout ce qu'il fallait dans l'établissement, à savoir, savon, champoing, lavette en crin ou en lin, serviettes, et matelas pour se reposer aprés avoir passé environ deux heures dans la "chambre chaude"

        Pour la gente féminine, le bain est un véritable rituel se transformant toujours en cérémonie, lieu propice à toutes les rencontres entre femmes du quartier et des environs, ou les mères de familles toujours accompagnées de leur enfants et surtout d'une de leur fille à marier, car c'est l'endroit idéal pour cette dernière de faire prévaloir ses atous. "Tout un arsenal" était transporté par la famille pour le bain, Sappa (panier en osier) Mahbess (sceau en cuivre ciselé Tapis, B'niqua (bonnet en tissus éponge pour se couvrir la tête) Foutaates l'une en tissus pour se couvrir le tout le corps,  et deux autres grand serviettes, faisant office de sortie de bain  Kerratta (peigne trés fin) Henné, Saboune D'zaïr (savon naturel en pâte) Quebquab, (sabot en bois) était l'attirail que chaque famille exhibait fièrement, et se transmettait de génération en génération.

        Pour une future Mariée, le bain est une véritable cérémonie, et l'établissement était" RESERVE" bien à l'avance, car un grand nettoyage s'imposait à celui-ci pour éviter tout désagrément, et la "fiancé" avait droit un traitement spécial où la maman veillait au grain scrupuleusement, et pour éviter tout soupçon, les accompagnatrices étaient triées sur le volet, et en aucun cas, une étrangère n'était autorisée à pénétrer, par crainte d'un mauvais sort ou autre.Les plus connus de ces bains sont HAMMAM SIDNA, construit en 1575, utilisé par le Dey, HAMMAM SIDI BOUQUEDOUR, HAMMAM TCHBATCHEQ, HAMMAN EL MEDJRABINES, HAMMAM DAR B'DARA, HAMMAM BAB DJEDDID, HAMMAM BOUCHELAGHEM, HAMMAM M'RICHI, HAMMAM BEN FARES, HAMMAM HOUATINES, mais ces deux derniers étaient fréquentés uniquement par les hommes, en raison de leur proximité de marché à légumes, où il n'y avait aucune intimité.

         Nous arrivons aux fameuses "FONTAINES PUBLIQUES", qui un certain temps faisaient la fierté de la CASBAH, qui ont pour la plupart ont été saccagées par les nouveaux arrivants,  sans aucun respect pour la denrée noble qu'était  "l'eau", car aprés avoir occupé les maisons vides, désertées par leurs "anciens habitants" et ce juste aprés l'indépendace de l'Algérie, ont fait installé des conduites d'eau dans les demeures jusqu'aux terasses, et l'utilisation "abusive" de cette eau, a favorisé la destruction de la CASBAH, par les infiltrations répétées que ces constructions en terre et pierres, ne pouvaient en aucun cas supporter d'une part, et devant le manque d'espace, les nouveaux occupants n'ont pas trouvé mieux de de procéder à des extentions sur les terasses même, en y construisant des logements en béton, briques et parpaings, la démission et la responsabilité des autorités locales étant bien définies, le résultat ne s'est pas fait attendre, et les effondrements de pans entier de mur ont commencé juste quelque temps aprés justement l'indépendance, et malheureusement il y a eu mort d'êtres humains. Les élus locaux ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas au courant, ainsi que les véritables propriétaires de maisons, qui par leur laissé aller, par l'appat du gain, ont une grande part de responsabilité.

       Seules quelques fontaines subsistent encore, grâce à certains habitants, et quels souvenirs peuvent évoquer Ain "SABBAT", Ain LAATACHE, Ain BENFARES, Ain KOUCHET EL KHENDEQ, Ain SIDI BEN ALI, Aïn BIR CHEBANA, Aïn BIR DJEBBAH, Aïn SIDI M'HAMED CHERIF, Aïn ZOUDJ AYOUNE, Aïn ALI MEDFAAH, Aïn ERROUMYA, Aïn SIDI RAMDANE, Aïn CHARAAH, Aïn MALHA,  Aîn M'ZAOUQUA. D'autres fontaines publiques de proximité disséminées ici et là, permettaient aux habitants, de s'approvisionner en eau potable, sans oublier de mentionner que presque toutes les maisons étaient dotées d'un puits et d'un puisard qui reccueuillait l'eau de pluies qui servait tout sauf à l'alimentation. "EL DJERRARA" (réa), corde en lin et sceau en fer blanc,  et "EL GHOULA" (grappin) étaient toujours là, outils indispensables pour exploiter ce filon divin.

       N'oublions pas les célèbres passages étroits de la vieille cité, qui faisaient son charme, tels que : Sabbat "LAAHRASS", Sabbat "LEQU'TTOUT" Sabat "ED'HEB" qui étaient toujours plongés dans une obscurité permanente, ce qui donnait un contraste extraordinaire, et les photographes de tous les temps se sont régalés.

       Tout la population retiendra que les portes des logis n'avaient pas besoin d'être cadenassée, leurs propriétaires ne s'absentaient que trés rarement et pour certain jamais. De toutes façon, les voisins veillaient au grain si tel est le cas. Le retour à leurs domiciles, ces habitants n'avaient pas de souci à se faire pour la journée, car les voisins partageaient avec joie leurs repas disponibles pour les débarasser des soucis culinaires et les soulager de la fatigue du voyage, car l'esprit de solidarité et de partage était une religion chez tous les QUASBADJIS.

        Les images des rue animée par une multitude d'artisants bijoutiers, cordonner, tisserants, tailleurs, coiffeurs, dinandiers, menuisiers, boulangers, forgerons, réparateur de fourneaux ou lampes à pétrôle, patissiers, confisiers, fours à pain, épiceries, laiteries, tapisseries,  et surtout les "CHOUATTINES BOUZELOUF" le fameux four à têtes et pieds de mouton, situé à la rue Klébert, quartier "KOUCHET EL KHENDEQ" Les marchands de beignets, tous d'origine tunisienne, incrustés dans le moule algéroi, car installés a Alger depuis des lustres, commençaient à confectionner  trés tôt le matin, leurs fameux "KH'FAF", que les lèves tôt pouvaient déguter avec un thé à la menthe toujours sur place, et juste aprés, un défilé de gosses, content d'être là, passaient commande et parfois admiraient, les main expertes de celui qui était face à la grand pôele à frire, qui d'un tou de main, jetait la pâte trés molle qui plongeait dans l'huile bouillante, et au bout d'un temps trés court, prenait cette belle couleur, et à l'aide d'une longue tige en fer, le beignet était retiré, pour s'égouter, et être servi.

         La kalantika faisait fureur dans la vieille ville, grands et petits raffolaient de celle-ci, confectionnée à l'aide de poix chiche moulu. Comme la plupart des gens étaient d'un revenu  trés modeste, il mangeait trés souvent un casse-croute composé d'un simple bout de pain et de la kalantita. D'autres par contre, apréciaient le cornet de "poix chiche-cumin" ou  "fèves-cumins". Les plus aisés, allaient chez le fameux gargottier de la rue de Staouéli pour déguster sa fameuse assiette de foie de mouton, que personne ne cuisinait comme lui, et bien sur, nous n'oublierons pas les plats de sardines frittes que le quidam pouvait déguster partout dans la CASBAH. D'utres gargottiers faisaient le bonheur des sans le sous, avec les bols de soupe de "LOUBIA" ou "POIS CHICHE", et souvent des familles ne pouvant se permettre de manger  à leur faim, trouvaient ces gargottes pour se satisfaire, et trés souvent, les propriétaires de ces gargottes

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Commentaires

  • smail
    • 1. smail Le 23/04/2012
    bravo:bravo!bravo a une plume d'artiste Bravo encore Monsieur l'Artiste
  • jamel
    Bravo , Bravo et encore Bravo Monsieur !!! je viens de partager votre article sur ma page facebook. well done Sir ~!
  • Kemslifs
    teen dating guidlines http://loveepicentre.com/map.php speed dating how to
  • saadallah
    • 4. saadallah Le 08/02/2013
    Tabarik Allah ou fik pour cette rétrospective d'une époque qui nous manque tant, nous qui avons vécu, tout au long des années 50 dans cette citadelle tout simplement magique.
    Encore une fois, mille mercis.
    mustapha
  • saadallah
    • 5. saadallah Le 08/02/2013
    Tabarik Allah ou fik pour cette rétrospective d'une époque qui nous manque tant, nous qui avons vécu, tout au long des années 50 dans cette citadelle tout simplement magique.
    Encore une fois, mille mercis.
    mustapha

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